Le Club de l’OURS a reçu jeudi 21 février 2013
Monsieur Georges FENECH
Député du Rhône
Ancien juge d’instruction
Ancien président de la Miviludes
Ancien président de la MIVILUDES, Mission Interministèrielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires, Georges Fenech est un spécialiste reconnu de la lutte contre le phénomène sectaire.
Au lendemain de l’annonce de la fin du monde pour le 21 décembre 2012, dont chacun sait que même si celle-ci n’a pas été prise au sérieux, la plupart des gens ont déjà tout oublié.
Une actualité beaucoup plus inquiétante concerne la secte BOKO HARAM, organisation terroriste d’assassins stationnée au Nord du Nigéria et qui, sous le couvert d’islamisme radical, persécute et assassine les chrétiens par milliers lors d’attaques contre les églises.
Chacun se souvient de la mort violente des membres de l’Ordre du Temple solaire en 1994 et 1995, ou encore de l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995. Chacun d’entre nous connait quelqu’un victime de dérive sectaire car notre société traverse des crises multiples faisant la part belle aux gourous en tous genres. En France, 500 000 de nos concitoyens font partie de sectes dont 60 000 à 80 000 enfants dépendant de l’enrôlement de leurs parents dans des sectes.
Il faut noter que MIVILUDES est une mission interministérielle de vigilance contre les DERIVES SECTAIRES et non contre les sectes. Cette mission interministérielle n’a pas d’équivalent dans le monde, la France est le seul pays à posséder cette organisation et en cela nous avons donc une expérience qui est unique.
La France est seule à disposer de la loi dite About-Picard du 12 juin 2001 adoptée à l’unanimité de l’ensemble des partis politiques, qui incrimine l’abus mental et/ou l’abus frauduleux de l’état de faiblesse. A ce jour, 31 condamnations ont été prononcées en utilisant ce texte, et notamment dans l’affaire du groupe l’Oréal, lorsque madame Liliane Bettencourt a désigné le photographe François Marie Banier comme son légataire universel, au grand dam de sa fille.
Il n’y a pas de description précise de ce qu’est une secte. Il n’y a pas de définition juridique pour une secte ou une religion, et heureusement car toute association pourrait être visée, le club de l’OURS risquerait d’être considéré comme une secte !
Les excès par contre sont condamnables. A Lyon, une lutte a été engagée à l’encontre de l’église de scientologie suite à la défenestration d’un jeune ingénieur sous les yeux de sa famille, car il était financièrement étranglé par la scientologie. Jenna Miscavige Hill, la nièce de David Miscavige un gourou de l’église de scientologie, témoigne dans un livre ce qu’elle a vécu pendant 20 ans dans cette secte, et notamment lorsque ses parents ont quitté la scientologie.
Heureusement, en 2001, la peine de dissolution de la personne morale a été instaurée, ce qui était une première. C’est ainsi que la demande de dissolution de l’église de scientologie a été réclamée, non pas pour un problème de croyance, mais pour violation de la loi, escroquerie en bande organisée et exercice illégal de la pharmacie.
Stupéfaction, la peine de dissolution de la personne morale, adoptée quelques années plus tôt, avait purement et simplement disparu de la loi. La réponse donnée par l’administration à la demande d’explication concernant cette surprenante disparition a été » que la personne chargée de la saisie informatique avait effacé l’article, par erreur, en se trompant de touche. » Plus extraordinaire encore, la saisie du texte avait été sous-traitée à une entreprise extérieure, et enfin, par le plus grand des hasards, les journalistes américains spécialisés étaient au courant bien avant la justice française de la disparition de cet article de loi.
La vérité vraie est que toutes ces organisations sectaires sont capables d’infiltrer tous les niveaux de nos institutions. Il faut donc avoir la puce à l’oreille lorsqu’on vous propose de vous vendre le bonheur éternel à crédit. Il faut se méfier des sociétés de coaching dans lesquelles des personnes peu scrupuleuses peuvent utiliser des techniques propres à altérer le jugement. Il faut se méfier des charlatans en tous genres, bio magnétiseurs et gourous guérisseurs qui manipulent la vérité. Personne n’est à l’abri, les charlatans n’épargnent personne.
L’exemple de Steve Jobs, le patron emblématique d’Apple, à qui les médecins ont annoncé en Octobre 2003 une tumeur bénigne au pancréas et facilement opérable, a refusé l’opération pour suivre l’avis d’un charlatan lui ayant prescrit un régime alimentaire à base de carottes et de jus de fruits sensé le guérir. Neuf mois plus tard, les métastases lui atteignent le foie et se propagent en cancer généralisé dont il décèdera en octobre 2011 malgré une greffe du foie en avril 2009.
S’il n’y a pas de définition des sectes, il y a un certain nombre de critères pour les définir et entre autres :
– Discours antisocial : Il faut être d’accord avec le gourou, sinon c’est l’exclusion avec rupture familiale.
– Abus sexuels : Exemple de Raël dont la philosophie est basée sur le plaisir.
– Emprise mentale forçant la liberté de conscience de la personne.
La France est un pays de droit où la liberté de chacun doit être respectée, la mise en évidence d’une dérive sectaire tient donc toujours sur le fil du rasoir.
Enfin, le prétexte religieux est généralement utilisé pour masquer les dérives sectaires, d’autant que l’exonération fiscale qui va de paire avec une religionpermet toutes les dérives financières. Exemple : L’empire financier bâti par Raël depuis 1973 !
Toute ressemblance avec des affaires ayant existé serait évidemment fortuite… Un juge d’instruction lyonnais mène une enquête acharnée, au péril de sa carrière puis de sa vie, sur les liens entre une secte d’une puissance insoupçonnée et le pouvoir politique.
L’histoire commence à Lyon, le 8 décembre, jour de la fête des Lumières.
Juge d’instruction au pôle financier, Ronan Le Goff est devenu la bête noire de l’Élysée depuis qu’il a convaincu de corruption le trésorier du parti au pouvoir.
Il ne soupçonne pourtant pas le terrible combat qui l’attend quand il décide d’ouvrir une enquête sur la très puissante secte des survivalistes, accusée d’avoir poussé un homme au suicide. Implantés dans toutes les strates de la société française, y compris l’élite, les survivalistes n’ont pas l’intention de laisser ce petit juge lyonnais s’attaquer à leurs intérêts. Ronan Le Goff devient alors la cible d’une propagande noire destinée à le discréditer et à le neutraliser, en s’attaquant à sa réputation, à sa vie privée, et bientôt à sa vie tout court…
Une intrigue très maitrisée, bâtie à partir d’une importante documentation, un héros original et attachant, des rebondissements et des révélations multiples sur les liens croisés et occultes entre secte, finances et pouvoir politique : tout est crédible, tout est possible, seuls les auteurs pourront démêler le vrai du romancé, pour le plus grand plaisir du lecteur saisi dès la première ligne de ce thriller judiciaire.
Spécialiste reconnu de la lutte contre le phénomène sectaire, Georges FENECH a instruit le procès lyonnais de l’Eglise de Scientologie en 1994. Il a présidé, en qualité de député, la commission d’enquête parlementaire sur l’influence des sectes sur les mineurs, puis la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
Réélu en juin 2012, député du Rhône, Georges FENECH est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la justice, la sécurité, la presse et le phénomène sectaire. Il signe avec Alexandre MALAFAYE son premier roman. Alexandre Malafaye est écrivain. Il est l’auteur d’un essai sur La 6ème République.
En 2008, il publie le premier tome d’une série de romans consacrés à la géopolitique (Jeux chinois, puis Roulettes russes en 2009 et L’homme de Washington en 2012). Il a aussi écrit un thriller, Le secret de Moïse publié chez Plon en 2010. Parallèlement à son travail d’écriture, il est impliqué dans plusieurs think tanks et a créé Synopia au printemps 2012. Il se partage entre Paris et la Touraine. Propagande noire Thriller de Georges Fenech, Alexandre Malafaye entions kero. 19,90 € (papier) – 12,99 € (numérique) 368 pages