D’après un sondage récent, 49 % des Maires ne veulent pas se représenter. Cela traduit une difficulté croissante de la fonction que les élus exercent.
Dans la dernière décennie, de nombreuses contraintes tant réglementaires que budgétaires sont venues complexifier la gestion de la commune.
Être le premier représentant de l’État auquel les Français sont confrontés impose de connaître leurs attentes et un investissement entier de l’élu.
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Mais comment faire aujourd’hui pour porter les projets nécessaires à notre territoire si l’État rogne de plus en plus les finances dont nous avons tant besoin pour développer nos écoles, nos infrastructures sportives, etc.
De plus en plus de dépenses nous sont aussi imposées par l’État, comme sur la rémunération du personnel municipal. Il y a aussi les missions régaliennes qui normalement sont du ressort de son ressort comme les pièces d’identité ou la sécurité qui sont aujourd’hui dévolues en grandes partie aux collectivités.
Face à ce constat de moyens de plus en plus limités, les élus doivent malgré tout dégager des marges de manœuvre suffisantes pour continuer à investir.
Dans ma commune, cela s’est traduit par une réorganisation de la structure communale. Un nouveau organigramme organisé par secteur d’activité et par mission.
Aujourd’hui, la mutualisation des savoir-faire et des moyens nous paraissent essentiels pour rationaliser les ressources que nous avons à mobiliser.
Des économies structurelles sont aussi exigées sur le niveau de vie de la commune, des élus comme de nos collaborateurs. Cette exigence d’efficacité de la structure publique est la seule réponse possible au défi actuel de pouvoir investir sans pour autant augmenter les impôts de nos concitoyens.
Mettre en place une gestion responsable de la collectivité n’est pas toujours facile car cela suppose supprimer beaucoup de privilèges indus. Mais pour avoir l’adhésion indispensable des fonctionnaires il faut surtout rétablir la justice et l’équité.
De tous ces efforts, nous avons réussi à concentrer près de 5 millions d’euros par an. Mais de ces millions, tous ont été absorbés par la cruelle nécessité de rénover les bâtiments publiques, agrandir les écoles, refaire les équipements sportifs. Nous avons été obligés de faire ce que 50 ans de gestion de gauche aurait dû faire en son temps.
J’aurais l’occasion de vous présenter mon expérience de Maire dans cette évolution inédite que traversent les communes, de la nouvelle gestion qui a été mise en place pour Mions ainsi que les pistes d’économies que nous avons dû suivre pour continuer notre mission de servir la ville et ses habitants.
Claude Cohen – Maire de Mions