Le club de l’OURS a reçu le général de corps d’armée
Gilles Darricau
Gouverneur militaire de Lyon et de la zone de défense Sud-Est
sur le thème:
« Actualités défense »
L’actualité défense de la France est liée à la crise en Ukraine qui constitue au plan stratégique une rupture majeure et va déterminer la manière dont il va falloir adapter l’outil militaire de la France.
Alors que près de 30 000 soldats français sont en posture opérationnelle, il s’agit d’adapter en permanence les dispositifs d’engagement, que ce soit en France, en Europe, dans la bande sahelo-saharienne ou au Moyen Orient.
» Quelles sont les conséquences de la guerre en Ukraine sur la stratégie militaire française ? «
La situation internationale montre que potentiellement la guerre est de retour, elle peut se déployer proche de nous puisqu’elle se déroule en Europe.
Il faut faire face à un monde qui est en compétition permanente, un monde violent.
La crise ukrainienne est riche d’enseignements, notamment tactiques et met en évidence l’importance d’un certain nombre de moyens qu’il faut moderniser : Les moyens en termes de missions, en termes d’artillerie, en termes de drones.
La concrétisation de cette modernisation se fera dans le cadre de la loi de programmation militaire qui sera déposée sur le bureau de l’Assemblée Nationale en 2023.
» Comment expliquer la stratégie nucléaire de la Russie dans cette guerre ? «
La posture adoptée par la Russie est celle dite d’une « sanctuarisation agressive » qui consiste à brandir la menace nucléaire afin de dissuader la France d’agir et de soutenir l’Ukraine.
Il est indispensable de rappeler les éléments de doctrine et de compréhension du fait nucléaire qui est fondé sur des dialectiques complexes qui ont recours, à la fois, sur la transparence et sur l’ambiguïté.
Si le fait nucléaire est aujourd’hui toujours possible, cette pratique de la dissuasion parait hors de proportion avec ce que cela pourrait coûter à la Russie en cas de recours à cette extrémité.
