Le Club de l’OURS a reçu le jeudi 20 octobre 2011
Georges Képénékian,
adjoint à la Culture de Lyon
souhaite égaler Barcelone et Berlin
 
“Il ne faut jamais hésiter à faire sauter le couvercle sur la marmite”

Un médecin – chercheur à la tête de la culture. Depuis deux ans, Georges Kepenekian ouvre “les fenêtres” de Lyon. Pour un bouillonnement culturel comme à Barcelone ou à Berlin !

L’adjoint à la culture de Gérard Collomb, Georges Képénékian, a la volonté d’aller de l’avant en synergie avec les villes voisines. Après avoir écouté, jaugé, soupesé ; il s’est rapidement familiarisé avec ses fonctions.

Georges Képénékian estime que l’image culturelle de Lyon, la première ville hors Paris, est en décalage avec la réalité. “C’est un véritable bouillon de culture avec des tas d’initiatives et de grandes maisons comme les Subsistances, les Célestins, l’Opéra… Il faut consolider ces institutions et en même temps ouvrir les fenêtres, libérer les énergies, faire vibrer nos concitoyens”.

Et d’imaginer une charte de la coopération culturelle ou des thématiques nouvelles autour des saisons, de l’aube ou du crépuscule. Tout en se félicitant de la bonne santé des Biennales, du succès du Festival Lumière ou de l’importance de la Fête des Lumières qui draine des millions de spectateurs.

“On a besoin de trianguler, de mutualiser. La culture c’est comme un écosystème en ébullition”, estime-t-il. Il verrait bien des sortes de “clusters” se développer mixant les expériences, favorisant les diversités à travers un maillage des territoires.

Pluridisciplinaire né à Lyon, il revendique son identité arménienne son ouverture naturelle sur les cultures du monde, sur les différences.

Chercheur participant à l’épopée des greffes et du coeur artificiel dans l’équipe du Professeur Marion, il reste marqué par cette démarche inter et pluridisciplinaire. Dans les années 80 il devient chirurgien urologue à l’hôpital Saint-Joseph où il exerce toujours à mi-temps.

Il est l’un de ceux qui ont ouvert les portes de l’hôpital devenu lieu de culture à travers le développement de nouveaux concepts d’hospitalisation, de conceptions architecturales novatrices, la nouvelle façade colorée fait aujourd’hui pleinement partie de l’identité de la ville.
Durant 20 ans, il s’est consacré à la Fondation Bullukian, réinventant le mécénat et le partenariat. Une démarche qui aboutira notamment à l’achat du tableau de Poussin, “La Fuite en Egypte”. Il parle de ses origines, de son engagement professionnel, de ses choix personnels, de sa sensibilité, « j’aime le peuple de la culture », on le sent entier, passionné.

Gestionnaire des deniers de la collectivité, la culture représente 20% du budget de la ville de Lyon, soit une centaine de millions d’euros, il se réjouit de l’implication de plus en plus forte du secteur privé.

“Nous ne devons pas devenir des guichets à subventions, la meilleure des subventions c’est la fréquentation à travers la billetterie”, explique-t-il. Homme de réseaux, il entend développer celui des acteurs de la culture au niveau régional “il faut avoir une vision large, vivre ensemble, dépasser les chapelles, avoir une vision métropolitaine à l’anglosaxonne.

Je travaille avec les élus des autres collectivités locales.” Ses modèles, Barcelone ou Berlin pour leur bouillonnement culturel. “Là la fin du franquisme, ici la chute du Mur ont libéré les énergies. Il ne faut jamais hésiter à faire sauter le couvercle sur la marmite…”

Florent DESSUS
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