Le Club de l’OURS a reçu jeudi 7 février 2013
Gérard Collomb
Sénateur du Rhône
Maire de Lyon – président du Grand Lyon
Sur le thème :
« Une agglomération en mouvement : la métropole de Lyon »
Renouveler les cadres de notre action
Dans un monde ou tout fonctionne désormais de plus en plus en réseau, je ne crois plus à l’action verticale, descendante, à l’action cloisonnée où chacun s’enferme dans son secteur. Si nous voulons surmonter nos difficultés, sortir de la crise, il va falloir coopérer !
Rien ne pourra se faire dans la contrainte, il y faut l’adhésion. Rien ne pourra se construire dans la division, il y faut le rassemblement.
C’est sur de tels principes que devraient se redéfinir de nouvelles relations internationales. C’est sur de tels principes que devrait reposer l’action de nos gouvernants au niveau national.
Le modèle lyonnais
C’est en tout cas sur ces principes que me semble fondée la réussite de ce que j’aime appeler le modèle lyonnais :
• Une attention portée à la création, à l’émergence, pour reconnaître déjà demain dans la société d’aujourd’hui.
• Une capacité à travailler en commun, dans une co-construction du territoire pour laquelle chaque acteur se sent partie prenante du projet commun.
• Une volonté de faire jouer, ensemble, tous les leviers de l’action : l’économique, le social, l’environnemental, le culturel. Faire jouer ensemble tous les leviers de l’action, c’est ce que nous faisons lorsque nous unissons dans une même dynamique nos universités, nos chercheurs, nos entreprises, pour construire de nouveaux pôles d’excellence.
Faire jouer ensemble tous les leviers de l’action, c’est ce que nous faisons lorsqu’à la Confluence nous construisons une ville où la mixité sociale, la mixité fonctionnelle, la beauté des bâtiments, leur haute qualité environnementale, deviennent un modèle de succès préfigurant la ville intelligente de demain, énergétiquement sobre mais socialement riche.
Faire jouer ensemble tous les leviers de l’action, voilà ce que nous faisons à Vaulx-en-Velin, à la Duchère, quand des communes, quand des quartiers il y a encore peu ghettoïsés redeviennent des symboles de modernité pour leurs habitants comme pour les entreprises qui viennent s’y installer.
Faire jouer ensemble tous les leviers de l’action, c’est ce que nous voulons réaliser dans ce projet d’anneau des sciences qui doit nous permettre de lier physiquement comme symboliquement tous ces pôles de recherche et d’enseignement qui portent l’avenir de notre agglomération. Avec la volonté de faire surgir le plus beau des projets écologiques : transformer l’actuelle autoroute A7 qui défigure notre ville en de nouveaux «ramblas» paysagers surplombant notre fleuve.
La création de la métropole lyonnaise
Faire jouer ensemble tous les leviers de l’action, c’est encore ce qui nous a guidés, quand, avec Michel Mercier, nous avons proposé au gouvernement la création de la métropole lyonnaise, conscients que l’argent public est rare et qu’il faut enlever quelques couches au millefeuille de nos collectivités locales ; conscients qu’il est impératif de progresser encore pour que Lyon reste attractive et continue à figurer parmi les grandes métropoles européennes ; conscients enfin qu’il faut agir pour que les habitants de notre agglomération puissent avoir demain des conditions de vie qui s’améliorent encore et que notre ville soit sans cesse plus désirable.
Alberto Magnaghi, un universitaire italien dont la pensée a inspiré les plus grands urbanistes contemporains, avait cette réflexion dans un livre – intitulé «Le projet local». «Le territoire, – écrivait-il- est une œuvre d’art, peut-être la plus noble, la plus collective que l’humanité ait jamais réalisée, (…) le produit d’un dialogue poursuivi entre l’homme et la nature dans la longue durée de l’histoire».
Que nous donnions une cohérence à ce territoire, que nous mettions fin, pour les 1 300 000 habitants du Grand Lyon, à la superposition de deux entités administratives – la Communauté urbaine et le Conseil général – est évidemment un projet majeur. Qu’au travers de la fusion de nos compétences, nous puissions mieux articuler l’urbain et l’humain, l’économique et le social, le culturel et l’environnemental il y a là de quoi mobiliser les énergies, les envies, les enthousiasmes dans les années qui viennent. C’est pourquoi je suis optimiste à l’aube d’une nouvelle année pleine de projets.
Car nous avons la volonté de cultiver toujours plus ce goût de l’avenir dont Max Weber disait qu’il était l’essence même de la politique.
Le goût de l’avenir, il est dans la vision, il est dans les projets, il est dans l’énergie qui animent notre Cité. Puissent-ils, au-delà de Lyon, susciter dans les prochains mois, l’émulation. Pour faire entendre aux hommes la voie de l’espérance dans un contexte qui était pour son pays autrement difficile, Gandhi avait trouvé cette belle formule. Il disait : « un arbre qui tombe fait beaucoup de bruit ; une forêt qui germe ne s’entend pas ».
Le conseil métropolitain réunissant les élus de la communauté urbaine de Lyon et des communautés d’agglos de Saint-Etienne Métropole, Porte de l’Isère et du Pays Viennois s’est réuni le 24 janvier à Givors pour tenir son débat d’orientations budgétaires et approuver notamment 4 délibérations.
Création d’une Voie Verte des Confluences
L’ambition de la voie verte est d’être un itinéraire «guide» du territoire reliant les quatre agglomérations, des Gorges de la Loire à la Bourbre, en passant par le Rhône, la Saône et les vallées de la Gère et de la Véga. Long de 268 km, dont 191 km sur le territoire métropolitain, ce nouvel itinéraire dédié aux modes doux, dont plusieurs tronçons sont déjà en service, répond aux objectifs que s’est fixé le pôle métropolitain en matière de préservation et de mise en valeur des espaces naturels et des cours d’eau. Cet axe doit servir également à la découverte du patrimoine métropolitain et à sa valorisation. La voie verte permettra ainsi de conforter la réalisation d’itinéraires modes doux nationaux et européens, et d’assurer le maillage avec les territoires locaux. Le pôle aura un rôle d’ensemblier des démarches locales, garant de la cohérence en intervenant sur la signalétique, la communication et l’animation autour de la voie verte, potentiel nouveau site touristique.
Expérimentation du covoiturage
Les 4 agglomérations qui forment le Pôle sont déjà engagées dans une politique volontariste de développement du covoiturage qui connaît de plus en plus d’adeptes chaque jour. Il a été proposé d’établir un partenariat avec les grandes enseignes commerciales pour qu’une partie des parkings des grandes surfaces commerciales de l’aire métropolitaine puisse être mis à disposition des covoitureurs.
Les places, qui seront identifiées par des panneaux spécifiques, seront dédiées aux covoitureurs tout en restant disponibles pour les autres usagers du parking, afin d’inciter et de simplifier l’accès à ce nouveau mode de déplacement.
Pour rappel, le covoiturage représente un enjeu majeur pour les conditions de trafic car covoiturer une fois par semaine permet de réduire de 10% le trafic automobile.
Adhésion du Pôle aux agences d’urbanisme de Lyon et Saint-Etienne:
L’aire métropolitaine lyonnaise dispose de deux agences d’urbanisme auxquelles le Pôle vient d’adhérer : l’agence d’urbanisme pour le développement de l’agglomération lyonnaise et Epures, l’agence d’urbanisme de la région stéphanoise.
Les productions des agences constituent un capital de connaissances à faire fructifier.
Cette adhésion constitue une nouvelle étape dans l’optimisation des moyens d’ingénierie territoriale. Elle vient concrétiser la décision de renforcer le rôle intégrateur du Pôle Métropolitain dans la commande d’études métropolitaine aux deux agences et de porter et piloter une commande métropolitaine aux côtés des autres partenaires intervenant à cette échelle (inter-Scot). Parmi les enjeux et défis à relever :
• renforcer le travail en synergie des deux agences (rapprochement des équipes, mutualisation des bases de données…) ;
• mutualiser la commande avec d’autres partenaires intervenant à cette échelle (l’inter-Scot et la RUL dans le domaine de l’aménagement par exemple).
Le Pôle Métropolitain rentre dans le concret Dans un monde où tout fonctionne désormais de plus en plus en réseau, je ne crois plus à l’action verticale, descendante, à l’action cloisonnée où chacun s’enferme dans son secteur.
Si nous voulons surmonter nos difficultés, sortir de la crise, il va falloir coopérer ! Rien ne pourra se faire dans la contrainte, il y faut l’adhésion.
Rien ne pourra se construire dans la division, il y faut le rassemblement. C’est sur de tels principes que devraient se redéfinir de nouvelles relations internationales. C’est sur de tels principes que devrait reposer l’action de nos gouvernants au niveau national.
Déroulé du petit déjeuner
Georges Poix souhaite la bienvenue au maire de Lyon et lui parle des liens qui unissent le Club de l’OURS et Gérard Collomb, dont la grotte découverte dans le Vercors sanctuaire des ours des cavernes et connue sous le nom de la « Combe à Collomb ».
Gérard Collomb présente aux membres la métropole
L’aménagement du territoire date d’après la révolution française. Le territoire est divisé pour que le préfet puisse aller dans la journée à cheval porter les messages de Paris et depuis nous vivons sous cette organisation.
Notre monde est devenu un monde urbain regroupant beaucoup de personnes.
Sur les 600 plus grandes villes du monde, 300 structurent l’économie mondiale.
Les zones de développement se situent pour une bonne partie en Asie, l’Europe est en train de prendre du retard.
La croissance de la richesse par zones du monde : on constate que pour l’Europe de l’ouest c’est proche de 0.
La centralisation du pouvoir date les capétiens qui privilégiaient le découpage en villes.
Les 30 glorieuses.
On s’est aperçu que ce modèle économique marchait moins bien qu’une organisation en réseau.
Intercommunalité, centralisation 2004, métropolisation 2010.
Le grand Lyon se trouve au premier plan de ces mutations
1966 la communauté de Lyon est crée d’autorité par l’Etat.
1976 création de l’hôtel de la communauté
1983 prise en charge de la compétence urbanisme
1985 compétence transports…
Découpage de la ville par 9 conférences des maires avec ses propres compétences en urbanisme, en architectes conseils, voiries etc.
Un dialogue renforcé avec les acteurs de l’agglomération
5 000 créations d’entreprises en 2003, 15 000 en 2010.
Numéro de l’express consacré à la comparaison entre Marseille et Lyon.
L’est lyonnais représente aujourd’hui 40% du développement de logements en accession. Cela rééquilibre l’agglomération surtout au niveau du logement entre l’ouest et l’est.
1995 élu en tant que maire d’arrondissement, le 8ème et le 9ème étaient un peu en retrait.
Une ville assez comparable à Lyon : Hambourg. Avec de objectifs de croissance relativement forts : 4%.
Les villes tentent de se renforcer car les villes savent qu’elles sont en compétition, pour faire venir les investisseurs américains ou autres, il faut qu’ils sachent que la ville existe.
La France est urbaine même s’il existe quelques grandes zones à dominante rurale.
80% des français vivent en ville et 95% sous l’influence d’un pôle urbain.
C’est en renforçant Lyon que l’on renforce, Roanne, Annonay, Bourg en Bresse…
Il y a des zones en France où les villes n’existent pas, Massif Central, Lozère,… Dans ces lieux le département s’impose.
La DATAR définit le système urbain français.
Ce système tend de coller à la réalité socioéconomique du lieu.
Le second lieu, après Paris, où se font les relations avec les autres villes c’est Lyon.
On a fait passer la notion de pôle métropolitain.
Il y aujourd’hui 27 pôles collant à la réalité socioéconomique du lieu.
Sur Lyon : développement du pôle métropolitain, la métropole multipolaire SCOT, métropole nord Isère,…
Le pôle métropolitain pour partager les compétences économiques pour enclencher un développement.
Les grands champs de compétences des pôles : aménagement du territoire,…
Pourquoi un nouveau statut ?:
– l’état français est pratiquement ruiné,
– il faut faire des économies,
On enlève carrément une couche politique, là où il y avait 2 institutions : la communauté urbaine du Grand Lyon et le Département.
Exemple des voiries lorsqu’elles sont en marge entre Département et Communauté Urbaine, c’est compliqué car ils n’ont pas les mêmes règles, les même démarches,…
Leurs compétences sont complémentaires.
La Communauté Urbaine loge des gens dans les logements sociaux mais les parcours sociaux sont gérés par le Département.
Réunir ces compétences pour améliorer les actions, la lisibilité des actions, mutualiser les services pour garder une marge de manœuvre, faire des économies.
Caractéristiques principales de la métropole : – élection des conseils municipaux avec fléchage des conseillers communautaires.
Substitution au Conseil Général sur le périmètre de la métropole.